Lorsque l’on se trouve devant un corps mort, le visage est sans vie, le corps est froid, et on se dit « ce n’est plus lui » / « ce n’est plus elle », comme si « quelque chose » l’avait quitté. Se pourrait-il que « quelque chose » ait quitté le corps ? En quittant le corps, ce « quelque chose » serait où ? Ferait quoi ? Meurt-il lui aussi ou perdure-t-il « quelque part » ?

Vécus subjectifs de contacts avec un défunt

Beaucoup de personnes qui viennent de perdre un être cher, rapportent des histoires de perceptions sensorielles, des perceptions bien réelles pour elles, mais comme ces expériences ne sont pas – ou peu - partagées avec les autres, on les dit « subjectives ». Certains chercheurs ont répertorié ces expériences en les nommant « Vécus Subjectifs de Contacts avec un Défunt » (VSCD).
Les personnes vivent des sensations comme « j’ai perçu une présence », « j’ai entendu ma mère », « j’ai senti son eau de toilette », « j’ai senti qu’on me touchait, c’était Claudie », ou des visions plus ou moins floues, plus ou moins nettes où la personne reconnait le proche « qui vient la voir ». Le contact est rapide, se produit une fois ou deux, et la personne qui fait cette expérience est sûre d’avoir vécu quelque chose. La présence n’a rien à voir avec un rêve et n’est pas une hallucination au sens psychiatrique.
Cette expérience peut arriver à n’importe qui, de façon inopinée, sans l’avoir cherchée, et que ce soit un contact « vrai » ou non, la personne « sait » qu’elle a eu ce contact.
Ce que l’on remarque, cependant, c’est la sérénité qui accompagne généralement ce type d’expérience, et très mystérieusement, on observe une facilitation du processus de deuil. Le processus va, très souvent, s’en trouver accéléré et l’intégration de l’événement douloureux va être facilitée. Il arrive que la personne qui « reçoit » le contact ait peur sur le moment, se soit mise à crier ou à courir. Une fois calmée, la personne « reconnait » le contact, « sait » qui l’a contactée, et parfois, s’en veut d’avoir eu si peur. Et même dans ces conditions, le processus de deuil en est souvent facilité.
Ces « contacts » sont parfois accompagnés d’un message : « rassure-toi je vais bien », « je suis avec toi », « ne t’inquiète pas », « vis ta vie », « vas de l’avant », « je devais partir »… Ces messages peuvent aider énormément la personne qui les reçoit. Certains font un lien avec leur existence et se demande « je fais quoi maintenant ? » et ouvre un axe de construction de leur vie, facilité par ce message rassurant. Certains aussi se questionnent sur ce qu’il y a après la mort. Est-ce que la vie continue d’une quelconque façon ? Et s’ouvrent à une recherche spirituelle.

Un petit pourcentage de personnes en deuil font ce type d’expérience, beaucoup n’en parlent pas, par crainte de passer pour quelqu’un de dérangé ou de fragile. Mais ce phénomène est suffisamment répandu pour qu’il mérite que l’on s’y intéresse de près.

Aller voir un médium ? Faire de l’hypnose ? Chercher un contact avec un défunt ?

Ce type d’expérience est rapportée par de nombreuses personnes. La question à se poser avant de décider de tenter cette expérience est : « En quoi est-ce utile pour moi ? » ; « ai-je besoin d’être rassuré ? » ; « besoin d’être pardonné ? » ; « es-tu en colère contre moi ? »… Le plus important est de savoir ce que l’on va faire de ce type d’expérience, est-ce pour avancer ? La limite à donner à ce type d’expérience est de veiller à ne pas se retrouver « addict » ou « dépendant » des messages que l’on souhaite recevoir, car ce que l’on observe dans certains suivis psychologiques, c’est que la répétition encore et encore de l’expérience – ou l’attente des messages qui ne viennent pas toujours - bloque au final le processus de deuil au lieu de le faciliter.